Facile, rapide et gratuit

Créez votre site maintenant

Je crée mon site
Site gratuit créé sur
Commission Energie
 
Parlement d'Ariège

Deux scénarios complémentaires pour 2050

Le scénario négaWatt

synthese_scenario-negawatt_2017-2050 pdf

 Si l’on extrapole les tendances actuelles, la planète Terre, donc la France, donc l’Ariège vont tout simplement devenir invivables.

Et pas seulement dans le domaine de l’Énergie.

En s’appuyant sur les contraintes factuelles - état des ressources, technologies disponibles ou à développer, besoins à satisfaire pour les règnes humain, animal, végétal et minéral – la Compagnie des négaWatt qui rassemble une vingtaine d’experts et praticiens de l’énergie et s’appuie sur un réseau de plus de 1000 adhérents, montre qu’un autre avenir énergétique est non seulement réalisable sur le plan technique, mais aussi souhaitable pour la société. 

La sobriété et l’efficacité sont les clés de l’inflexion de la demande 

Le “100 % renouvelables” est possible dès 2050

La biomasse solide reste la première source de production d’énergie renouvelable, suivie de très près par l’éolien puis le photovoltaïque, lui-même suivi de très près par le biogaz.

Les énergies fossiles importées ne servent plus qu’à des usages non énergétiques.

Au terme de ce scénario, la consommation d’énergie est réduite de moitié et l’énergie primaire de 63 %, tout en maintenant un haut niveau de services.

Ce résultat est obtenu grâce à la maîtrise du dimensionnement, du nombre et de l’usage de nos appareils et équipements, au développement d’une mobilité “servicielle”, à un programme ambitieux de rénovation énergétique des bâtiments et à une occupation plus raisonnée de l’espace. 

Gaz et électricité,
une complémentarité incontournable

Les vecteurs gaz et électricité voient leur part augmenter de manière concomitante, au détriment notamment des carburants liquides, pour représenter en 2050 plus de 70 % de la consommation d’énergie finale. Ils sont capables de couvrir une très grande part de nos usages, et permettent la valorisation et le stockage des excédents d’électricité renouvelable sous forme de méthane de synthèse. 

L’agriculture et la forêt jouent un rôle majeur

Elles jouent un rôle majeur sur le climat, à la croisée des enjeux climatiques et énergétiques, par la fourniture de ressources renouvelables, le stockage de carbone et la réduction des gaz à effet de serre. Le triptyque négaWatt appliqué au système alimentaire démontre ici aussi toute sa pertinence : sobriété dans la consommation, efficacité des modes de production, utilisation et production de ressources renouvelables. 

Une France plus solidaire et plus responsable

La mise en œuvre de la sobriété, de l’efficacité et du développement des énergies renouvelables apporte à tous les territoires, ruraux comme urbains, de l’activité et des richesses qui permettent de construire à terme un paysage énergétique réparti plus équitablement : elle permet notamment de réduire très fortement le nombre de personnes en situation de précarité énergétique. À l’international, la France  prend toute sa part dans l’effort climatique, dans l’émergence d’un nouveau modèle de développement et enfin dans la solidarité vis-à-vis des pays où la croissance de la consommation d’énergie reste une nécessité.

L’économie circulaire, moteur du renouveau industriel

Les déchets d’un secteur sont les ressources d’un autre. Pour répondre à l’évolution des besoins, l’industrie doit également réorienter ses productions vers des biens et équipements plus durables sans obsolescence programmée, et veiller au contenu de ses produits en énergie grise et en matériaux. En développant les filières de réparation, de recyclage et de récupération, il est possible de diviser par deux les quantités de matières minières consommées, y compris en prenant en compte le développement des énergies renouvelables qui offrent par ailleurs de nouvelles opportunités pour l’industrie. 

La démarche négaWatt

Le scénario développe à cet effet une vision systémique de la transition énergétique qui implique des changements plus ou moins importants des conditions d’usage, d’approvisionnement, d’acheminement et de production de l’énergie dans tous les secteurs : habitat, tertiaire, transports, industrie, agriculture et alimentation. 
Sur le plan économique, le réalisme consiste paradoxalement à s’affranchir des limites imposées par les règles actuellement reflétées dans les modèles d’analyse macro-économique. Basées sur des prix qui ne prennent pas en compte les externalités, sur des logiques essentiellement court-termistes et indépendantes de toute contrainte éthique, celles-ci constituent souvent un obstacle à la mise en œuvre des actions nécessaires. C’est la raison pour laquelle le scénario négaWatt est construit sur la base d’un modèle purement physique : c’est bien dans ce domaine que des limites non négociables en termes de ressources et d’impacts s’imposent. La trajectoire physique compatible avec ces contraintes est en fait construite en privilégiant les solutions à priori les moins coûteuses, avant d’évaluer a posteriori son contenu économique et surtout, de s’interroger sur les régulations nécessaires pour être en mesure de la suivre. 

Construit sur une logique de plus en plus centralisée, et basé sur des ressources de plus en plus extérieures au pays, notre système énergétique a progressivement gommé les territoires et réduit leurs habitants au statut de consommateur final. Or, dans leur richesse et leur diversité, ils ont au contraire un rôle essentiel à jouer dans la mise en œuvre de la transition énergétique décrite par le scénario négaWatt.

Énergie finale

À l’issue des différentes actions prévues dans le scénario négaWatt, la consommation d’énergie finale est divisée par deux en 2050 par rapport à son niveau de 2015. En comparaison de la réduction beaucoup plus modeste de la consommation dans le scénario tendanciel, cette baisse s’explique par un effort sur la demande réparti entre la sobriété (60 %) et l’efficacité (40 %).

Bilan en énergie finale du scénario négaWatt, par secteur de consommation

Le résidentiel-tertiaire enregistre une baisse significative de 56 % par rapport à 2015, dans laquelle l’impact de la sobriété est loin d’être négligeable. Combinant les efforts de maîtrise des surfaces, d’usage des services de chaleur et de froid et d’utilisation des appareils électriques, celle-ci représente un bon tiers des réductions supplémentaires par rapport au scénario tendanciel.

C’est toutefois l’efficacité qui joue dans ce secteur le rôle le plus important. Outre la performance renforcée de l'enveloppe des bâtiments neufs et de tous les équipements, l'essentiel se joue dans la mise en œuvre d’un vaste programme de rénovation thermique en profondeur de l’ensemble des bâtiments existants d’ici à 2050.
 

Comme dans les transports, la sobriété (à travers la réduction des tonnages induite par la sobriété dans les autres secteurs, l’augmentation des taux de recyclage et la réduction des emballages) conduit à une réduction très sensible de la consommation dans l’industrie, puisqu’elle représente un tiers de la consommation tendancielle.

L’efficacité énergétique accrue des process conduit à une baisse supplémentaire de 13 % environ par rapport au tendanciel, qui en inclut déjà une part. Dans le même temps, le remplacement des énergies fossiles par la biomasse dans les process et l’évolution du mix énergétique permettent d'atteindre ici encore un taux élevé de substitution, passant de 15 % à 98,5 % d’énergies renouvelables entre 2015 et 2050. 

C’est dans le secteur des transports que la réduction est la plus marquée, avec une baisse de 62 % par rapport à 2015. Celle-ci s’explique en partie par les gains en efficacité, notamment du fait de la pénétration des véhicules électriques (Dixit négaWatt, pas sûr que ce soit la meilleure solution) et de la performance accrue des véhicules hybrides. Toutefois, par rapport au tendanciel, dans lequel une bonne partie de ces gains sont également pris en compte, c’est la sobriété au sens large qui représente plus des 4/5èmes de la baisse supplémentaire. La maîtrise des distances grâce à un urbanisme repensé, le transfert modal vers le ferroviaire et les transports en commun, et l’amélioration des taux de remplissage des véhicules, grâce notamment à la banalisation du co-voiturage et à de meilleures pratiques de chargement des poids-lourds, sont les principaux leviers permettant d'atteindre ce résultat.

Enfin, l’agriculture n’occupe dans la consommation finale d’énergie qu’un rôle marginal, avec moins de 4 % du total. À noter toutefois que l’énergie grise des intrants n’est pas prise en compte. Cela n’empêche pas d’appliquer à ce secteur des efforts de sobriété et surtout d’efficacité dans les consommations d’énergie des bâtiments et des engins agricoles, qui représentent au total une baisse de 15 % par rapport à 2015. De même, les logiques de substitution permettent de passer de 7 % d’énergies renouvelables dans cette consommation finale aujourd’hui à quasiment 100 % à l’horizon 2050

Le scénario AfTerres 2050

Solagro_afterres2050-v2 pdf

Afterres2050 décrit comment il est possible de maintenir une production végétale primaire à un niveau proche de celui d’aujourd’hui en divisant par 3 l’ensemble des intrants et impacts : émissions de gaz à effet de serre (facteur 2,5 dans la version actuelle) et d’ammoniac, consommation d’azote minéral, d’énergie, de produits phytosanitaires. Seule la consommation d’eau reste maintenue à un niveau proche (-15 %) du niveau actuel, les surfaces irriguées augmentant (+30 %) avec toutefois une différence majeure puisque l’irrigation d’été diminue de 80 % au profit de l’irrigation de printemps.

Une assiette plus saine et équilibrée

  -  Régime alimentaire « demi-tarien », plus proche du

     « régime méditerranéen »
  -  Diminution des surconsommations, pertes et gaspillages
  -  Une consommation de poisson compatible avec la préservation

     des stocks mondiaux
  -  Maintien de la consommation d’huitres et coquillages.

L’agroécologie généralisée

  -  Généralisation des couverts permanents, des pratiques culturales

     simplifiées et du non labour 
  -  Généralisation des infrastructures agroécologiques 
  -  Augmentation de la teneur en carbone des sols et de leur activité biologique 
  -  Généralisation de la production intégrée et de l’agriculture biologique 
  -  Fort développement de l’agroforesterie, des cultures associées.

Une artificialisation limitée des terres agricoles,
des espaces naturels et la forêt préservés

  -  Division par 2 de l’artificialisation des terres agricoles 
  -  Augmentation de la surface forestière de 0,5 Mha
  -  Maintien des prairies naturelles permanentes.

Une production agricole performante

  -  Production végétale à un niveau équivalent à celui de la production actuelle 
  _  Diversification des productions, augmentation du maraîchage et de l’arboriculture.
  _  Division par 2 à 3 :
    →  des émissions de gaz à effet de serre, d’ammoniac,
    →  de la consommation d’énergie, d’azote minéral, de phytosanitaires, d’eau en été,
… sans ruptures, uniquement par généralisation des meilleures pratiques et techniques connues.

Une profonde mutation de l’élevage

  -  Généralisation des signes de qualité.
  -  Diminution de la consommation et de la production de

     viande et de lait.
  -  Maintien des races bovines mixtes, forte diminution

     des cheptels spécialisés, en particuliers allaitants.
  -  Augmentation du cheptel ovin.

Une contribution majeure des bioénergies au bilan énergétique national

  Augmentation des prélèvements forestiers dans le cadre d’une sylviculture durable, production conjointe de bois matériau (construction) et de bois-énergie.
  Fort développement de la méthanisation agricole, conçue comme un outil de la transition agroécologique et énergétique.
  Multiplication par 3 des bioénergies (incluant biomasses non agricoles) produites de façon durable.

 

 

 

 

 

 

 

Des échanges plus équilibrés avec le reste du monde

  -  Augmentation de 60% des exportations de céréales

     alimentaires vers l’espace Méditerranée / Moyen Orient.
  -  Division par 2 des exportations de céréales fourragères

     vers l’Europe.
  -  Suppression des importations de soja et du déficit de la

     filière forêt – bois.